25 juin 2022, 5h30 le réveil sonne on se réveille gentiment dans notre chambre d’hôtel, la machine à café brise 3 des 4 capsules présentes dans la chambre… la matinée commence mal, plusieurs aller et retour à la réception de l’hôtel pour avoir une nouvelle machine ou des nouvelles capsules puis on finit difficilement par quitter l’hôtel à 6h20. La météo est chaude, on prévoit de préparer nos affaires en zone de transition de 6h30 à 7h (ma femme a lu que la zone fermait à 7h).
On arrive sur place à 6h30, la zone est vide, on nous annonce que cela fermait à 6h30…. On s’excuse, on demande poliment de pouvoir placer nos affaires, l’arbitre nous donne 1min pour entrer et sortir… on vide nos sacs à terre, une personne de l’organisation gonfle nos pneus et on ressort de la zone sans trop savoir si tout est prêt pour nos deux transitions… Par la suite on demande autour de nous et effectivement la zone fermait bien à 6h30! oups.
On se dirige vers l’aire de départ, on nage quelques mètres pour s’échauffer, puis on se place sous l’arche de départ pour commencer à 7h30. On s’élance par vague de 5 nageurs, les premiers 500 mètres se passent bien et à un rythme acceptable pour mon niveau de nage et le si peu d’entrainement que j’ai réalisé en nage cette année.
Après 500m de nage correcte, sans me faire dépasser, je sens que mon niveau de concentration baisse et que l’effort devient plus difficile. Un ou deux concurrents me passent, j’essaye d’accrocher leur rythme et j’arrive tant bien que mal à ne pas trop ralentir pour les 500m suivants.
Arrivent les 500 derniers mètres, j’essaie de me concentrer et de garder ma motivation sur cette dernière partie de la natation, le rythme baisse, la technique n’est plus là… Encore 2 ou 3 nageurs me passent, puis je m’extirpe de l’eau en 27min pour boucler ces 1500m de la première partie de ce triathlon (le meilleur temps de nage est de 22min, ce qui me donne un retard immense sur la tête de course).
Enfin sorti de l’eau! Je devrais rattraper une grosse partie de mon retard maintenant. Je cours au plus vite pour aller chercher mon vélo, j’embarque et c’est parti pour 40km sur le “terrible” chemin Duplessis.
Deux boucles de 20km à parcourir. Dès le début les sensations sont bonnes je double en continue des athlètes bien plus rapide que moi en natation, puis également des athlètes de la distance sprint qui étaient partis à 7h pour réaliser la moitié de nos distances. Arrive la première descente, on prend de la vitesse, un bruit de frottement/claquement se fait entendre sur ma roue arrière. Je réfléchis sur la situation, je ne comprends pas d’où ça vient, je reste concentré sur mon effort et ma position je ne veux pas arrêter pour analyser ça. Puis je comprends, c’est l’autocollant pour boucher l’ouverture de la valve sur ma roue arrière qui s’arrache à moitié et tape sur le cadre. A chaque tour de roue l’autocollant tape 4 fois sur les haubans arrière qui tiennent la roue.
A préparer le vélo en moins d’une minute c’est ce qui arrive… J’essaye de maximiser la vitesse, je me dis que l’autocollant devrait fatiguer bien vite et s’arracher de lui-même, en vain. C’est assez comique de passer bon nombre de participants sur un vélo qui fait un bruit pareil.
Lors d’une descente je me fais passer par un athlète puis le reprend dans la monté suivante, cela me rappelle un peu à l’ordre et je passe vraiment en mode course. Je garderai ce concurrent derrière moi mais il posera son vélo avant moi en transition 2! Je n’ai toujours pas compris comment!
La première boucle se passe sans encombre, puis l’autocollant fini par se décomposer et mon vélo arrête ces claquements intempestifs. La seconde boucle se passe au même rythme que la première, cette fois ci nombreux sont les athlètes présents sur le parcours. J’utilise ma sonnette de vélo à de nombreuses reprises et demande à certains triathlètes de se serrer un peu afin de pouvoir dépasser sans mordre la ligne centrale de la route. Ma chaine débarquera de la cassette dans une montée (la chaine qui passe au-delà de la cassette pour retomber entre cette dernière et les rayons de la roue). Je m’immobilise aussitôt afin de remettre me chaîne à la main et ne pas forcer dessus et bloquer ma chaine pour de bon sur le moyeu de la roue et de faire un nœud. Courte pause de quelques précieuses secondes perdues! J’imagine que c’est à ce moment-là que le gars qui a posé son vélo avant moi m’a doublé sans que je ne le vois ni m’en rende compte. Même avant le demi-tour je ne l’ai pas vu devant moi! Je ne peux toujours pas comprendre comment il s’est débrouillé.
Je pose finalement le vélo en 1h09.
C’est à ce moment que je trouve avec surprise le vélo déjà posé de mon voisin, alors que je ne l’ai jamais vu me redoubler… Bref, j’enfile mes affaires de course à pied et me dirige vers le parcours de course pour un 10km. A peine mes chaussures aux pieds je m’élance vers la sortie avec le reste de mes affaires en mains et « m’habille » tout en courant. En insérant mon gel dans ma poche arrière celui-ci tombe à terre. Je m’arrête et rebrousse chemin pour le ramasser et repart de plus belle. Encore quelques précieuses secondes perdu pour une petite inattention!
Lors de ma sortie de la zone de transition une spectatrice m’annonce que je suis second! WoW quelle belle remontée! je ne pensais pas avoir un si haut niveau en vélo! Bien content de moi en tout cas. La chaleur se fait ressentir, j’essaye de tenir un rythme de 3:40/km mais je n’arriverai qu’à maintenir une allure de 3:50/km.
Vers le second km des spectateurs m’informent qu’il y a tout juste 3 ou 4 gars devant moi. Bon je viens de perdre pas mal de places sans m’en rendre compte! puis vers le kilomètre 2.5 je vois 3 concurrents alignés dans le lointain! Puis un autre spectateur me dit que je suis 6ème!
A ce rythme je vais bientôt me classer dernier! À chaque fois je recule dans le classement! Je me demande comment les gens ont appris à compter car 3 personnes m’annoncent 3 places différentes. Avant le demi-tour au kilomètre 5 je dépasserai les 3 athlètes regroupés et grâce au demi-tour j’ai eu un bon visuel sur le reste de la course. Donc il y a encore 4 personnes devant moi!
Kilomètre 7 je me rapproche dangereusement du 4ème, je décide de prendre mon gel à ce moment juste avant d’effectuer mon dépassement. En sortant le gel de ma poche il me glisse des doigts et termine par terre dans mon dos! Pour la seconde fois de la journée je m’immobilise, fais demi-tour et je récupère mon gel pour l’absorber. Je doublerai le 4ème concurrent vers le kilomètre 8 mais je ne parviendrai pas à remonter sur le groupe de tête pour finir à 4 secondes du 3ème au classement général et tout juste 40secondes de la première place. J’aurais tout de même effectué le meilleur chrono sur 10km de la journée sur l’ensemble des participants et me classerai 1er de mon groupe d’Age. Mais je me demande encore combien de temps ai-je perdu en faisant tomber deux fois mon gel et en ayant débarqué de mon vélo pour remettre la chaine…